Embouteillage
Courir sur la plage, à l'aube, accompagné du vol des goélands était un plaisir absolu que rien ne pouvait gâcher, ni la pluie, ni les rafales, mais ce matin, son pied buta contre un objet à demi enseveli dans le sable qui faillit l'envoyer au tapis : une bouteille en verre à l'intérieur de laquelle se trouvait une lettre jaunie.
Pourtant, pour une fois, tout avait bien commencé, elle n’avait pas croisé son regard et il semblait de bonne humeur. Elle avait échappé à ses remarques oppressantes et à ses propos blessants au moment où elle enfilait ses baskets et mettait son legging. Habituellement, tout y passait : son poids, ses formes, ses pseudos amants, ses devoirs de maîtresse de maison... l’humiliation était quotidienne, mais elle savait qu’en poussant cette porte, elle s’offrait un ultime instant de liberté qui lui évitait de s’effondrer.
Nouvelle issue du concours organisé par Lire Magazine et Librinova. L'autrice Mélissa Da Costa a proposé l'incipit...
Jeu de cour
Je ne sais plus où me réfugier pour échapper à mes assaillants, ils semblent s’être donné le mot pour me persécuter. L’effet de groupe me rend vulnérable dans cette espace limité duquel je ne peux sortir. La cour est restreinte, c’est peut-être pour cela qu’il en profite pour concentrer leurs
attaques. Je suis à bout de force. Ils exploitent mes failles pour me terrasser avec un plaisir pervers. Il est toujours surprenant de constater cette délectation à peine cachée dans le fait de soumettre un autre à ses offensives. Je ne comprends pas les raisons pour lesquelles je suis en ligne de mire.
ROMAN
La pépinière des anges
Margault, jeune orpheline, est à la recherche de son père, un violoniste de rue aussi virtuose qu'insaisissable.
Sa quête la conduit en Italie où grâce à ses crayons et une statue de Saint Antoine de Padoue, elle parvient à ne pas sombrer dans ses propres fêlures. Mais les blessures des autres l'entraînent peu à peu vers les abysses.
Pourtant quelqu'un ou quelque chose l'observe, et semble, à son insu, interférer sur son destin...